Comme promis, second volet de notre série consacrée à la régulation des réseaux sociaux. Après notre 1er article consacré à la régulation du web 2.0, voici les relations entre la Loi et les métavers.
L'un des meilleurs futurologues francophones l'avait prédit, le métavers Second Life (SL) a connu cet été une grave crise financière. Il aura suffi de la combinaison de 3 facteurs pour que la confiance des épargnants disparaisse soudainement :
- le FBI américain a décidé de la fermeture des casinos clandestins [EN], réduisant du même coup le volume des fonds brassés (blanchis ?) dans SL. Alors que les dépenses in-world s'élevaient quotidiennement à près de 2 millions d'USD avant l'interdiction, ces dépenses ont plongé [EN] à 1 million au lendemain de la décision du FBI,
- un employé indélicat du World Stock Exchange [EN] a détourné une partie des fonds de cette place boursière, créant l'interrogation autour de la sécurité des transactions,
- la panique a gagné les clients de la Ginko Financial [EN], que ces évènements ont fait réfléchir. Et si le pactole qu'ont leur avait promis n'était pas assuré ? Il faut dire que Ginko promettait un intérêt journalier de 0,1% (ce qui fait un taux d'intérêt annuel d'environ 44%, si, si, faites moi confiance). Ce que l'on a rarement vu, de mémoire de banquier, comme rémunération d'un dépôt à vue !
Comprenant qu'ils avaient été grugés, les avatars de ces épargnants ont formé de longues files d'attente devant la banque pour retirer leurs fonds. Qu'ils ne reverront pas de sitôt : les sommes volatilisées sont estimées à 220.000 USD selon Reuters.
On se croirait dans un (bon) film. Pas un western (quoique...) mais plutôt dans l'Arnaque, le Sucre ou encore la Banquière.
Comme l'écrit très justement Denis Vacher dans ce court billet : "ce qu'il y a de plus intéressant dans cette aventure financière, c'est son caractère pédagogique".
La Loi est dure, mais c'est la Loi : c'est pour protéger l'épargnant que toute opération d'appel public à l'épargne est réglementée dans la vraie vie. Il s'agit de préserver à tout moment la confiance dans les institutions. Il faut que ceux qui ont placé leurs économies chez des intermédiaires financiers puissent dormir l'esprit tranquille.
En France, le fonds de garantie des dépôts contribue à jouer ce rôle rassurant. C'est une sorte de cagnotte : chaque banque française est obligée par la règlementation à cotiser au fonds. Si une banque fait faillite, on rembourse les déposants en prenant sur la cagnotte. Oui, ça arrive, même en France : l'Al Saudi Banque et la BCCI ont fait faillite dans les années 90.
Alors merci qui ? Merci la règlementation. En l'absence de régulation juridique, ce sont toujours les plus forts qui s'en sortent.
Second Life reste un fantastique et superbe terrain d'innovation, mais cela n'empêche nullement le Droit de s'appliquer à Second Life comme il s'applique à toutes les organisations humaines. Derrière chaque avatar, il y a un être humain qui mérite protection !
N'oubliez pas la lecture du best seller de ce blog : notre série de 3 épisodes consacrés à la banque et à la Bourse dans Second Life : 1, 2, 3.
@etudiant : beaucoup de Linden Dollars ont coulé depuis que j'ai rédigé cet article ! Je ne suis plus autant au courant de l'actualité de Second Life. Je vous conseille d'entrer en contact avec David Castéra http://www.david-castera.com/ ou Pierre-Olivier Carles http://www.pocarles.com/
Rédigé par : Jean-Christophe | 02 mai 2009 à 07:52
Ou une autre personne travaillant sur second life.
Rédigé par : etudiant | 01 mai 2009 à 20:53
bonjour je vroudrai savoir como entre en contact avec avec Mr Jean-Christophe Capelli.
Voila j'ai un exposer sur Second life a faire et je voudrais lui poser des question Merci.
Rédigé par : etudiant | 01 mai 2009 à 20:53
:)
je suis revenue...
Ahahah.
A vite dans la vraie vie aussi, hein, dis ?!!
Rédigé par : La chouchoute | 21 septembre 2007 à 11:41
@fdm: craneur, va...
@La chouchoute: tu sais, ici, on aime beaucoup tout ce que tu écris, Mathilde. Reviens souvent :)
Rédigé par : Jean-Christophe | 20 septembre 2007 à 17:13
pas grand chose à voir avec la choucroute, mais ton titre me fait penser à une maxime de roland giraud dans "vous n'aurez pas l'alsae et la lorraine" : "le remède est parfois pire que le mal, mais c'est un remède."
bisous
Rédigé par : La chouchoute | 20 septembre 2007 à 17:03
Il faut toujours écouter les futurologues...
Rédigé par : FdM | 11 septembre 2007 à 08:05