Jean-Christophe Capelli

Les banques françaises bannies de Second Life ?

La royauté,
première mise en ligne par Pierre Ethier.

Suite de notre saga bancaire consacrée à Second Life [EN] !

Après la grave crise financière qu'a connu SL cet été, il fallait s'attendre à une réaction tant de Linden Lab [EN] (l'éditeur du monde 3D Second Life) que des autorités bancaires américaines. Les sanctions étaient prévisibles : "La Loi est dure, mais c'est la Loi" écrivions-nous à propos du métavers à la fin de l'été dernier.  La Loi a frappé :

"À partir du 22 janvier 2008, il sera interdit d'offrir des intérêts ou n'importe quel retour sur investissement (que ce soit en monnaie virtuelle ou dans toute autre devise) [...] sans fournir la preuve d'une accréditation [bancaire] officielle auprès du gouvernement [américain]" vient d' annoncer Linden Lab [EN].

Ce qui exclut du métavers les banques "pure in-world", c'est à dire les banques virtuelles. Certes, quelques unes étaient dirigées par des escrocs de tout poil, spécialistes des schémas de Ponzi, mais la plupart avaient simplement pour but d'expérimenter autour des monnaies complémentaires. Qu'à cela ne tienne, la créativité monétaire vaincra ! Elle est déjà en marche, et en français s'il vous plait, par exemple du côté de chez Wangxiang Tuxing qui propose des pistes de réflexion.

La décision de Linden Lab conduit également à bannir d'une grande partie de l'activité bancaire (la collecte de fonds rémunérés), les banques "IRL et in-world" non-américaines. On peut donc légitiment s'interroger sur le sort des banques françaises ayant une présence dans Second Life (BNP Paribas, Crédit Agricole, Caisse d'Epargne,...). A cause de cette nouvelle règlementation, leur présence est désormais durablement réduite à de simples opérations de communication ou de recrutement. Dommage.

Via Denis Vacher

La Loi est dure, mais c'est la loi (2)

Justice,
première mise en ligne par Dramamath

Comme promis, second volet de notre série consacrée à la régulation des réseaux sociaux. Après notre 1er article consacré à la régulation du web 2.0, voici les relations entre la Loi et les métavers.

L'un des meilleurs futurologues francophones l'avait prédit, le métavers Second Life (SL) a connu cet été une grave crise financière. Il aura suffi de la combinaison de 3 facteurs pour que la confiance des épargnants disparaisse soudainement :

- le FBI américain a décidé de la fermeture des casinos clandestins [EN], réduisant du même coup le volume des fonds brassés (blanchis ?) dans SL. Alors que les dépenses in-world s'élevaient quotidiennement à près de 2 millions d'USD avant l'interdiction, ces dépenses ont plongé [EN] à 1 million au lendemain de la décision du FBI,

- un employé indélicat du World Stock Exchange [EN] a détourné une partie des fonds de cette place boursière, créant l'interrogation autour de la sécurité des transactions,

-  la panique a gagné les clients de la Ginko Financial [EN], que ces évènements ont fait réfléchir. Et si le pactole qu'ont leur avait promis n'était pas assuré ? Il faut dire que Ginko promettait un intérêt journalier de 0,1% (ce qui fait un taux d'intérêt annuel d'environ 44%, si, si, faites moi confiance). Ce que l'on a rarement vu, de mémoire de banquier, comme rémunération d'un dépôt à vue !

Comprenant qu'ils avaient été grugés, les avatars de ces épargnants ont formé de longues files d'attente devant la banque pour retirer leurs fonds. Qu'ils ne reverront pas de sitôt : les sommes volatilisées sont estimées à 220.000 USD selon Reuters.

On se croirait dans un (bon) film. Pas un western (quoique...) mais plutôt dans l'Arnaque, le Sucre ou encore la Banquière.

Comme l'écrit très justement Denis Vacher dans ce court billet : "ce qu'il y a de plus intéressant dans cette aventure financière, c'est son caractère pédagogique".

La Loi est dure, mais c'est la Loi : c'est pour protéger l'épargnant que toute opération d'appel public à l'épargne est réglementée dans la vraie vie. Il s'agit de préserver à tout moment la confiance dans les institutions. Il faut que ceux qui ont placé leurs économies chez des intermédiaires financiers puissent dormir l'esprit tranquille.

En France, le fonds de garantie des dépôts contribue à jouer ce rôle rassurant. C'est une sorte de cagnotte : chaque banque française est obligée par la règlementation à cotiser au fonds. Si une banque fait faillite, on rembourse les déposants en prenant sur la cagnotte. Oui, ça arrive, même en France : l'Al Saudi Banque et la BCCI ont fait faillite dans les années 90.

Alors merci qui ? Merci la règlementation.  En l'absence de régulation juridique, ce sont toujours les plus forts qui s'en sortent.

Second Life reste un fantastique et superbe terrain d'innovation, mais cela n'empêche nullement le Droit de s'appliquer à Second Life comme il s'applique à toutes les organisations humaines. Derrière chaque avatar, il y a un être humain qui mérite protection !

N'oubliez pas la lecture du best seller de ce blog : notre série de 3 épisodes consacrés à la banque et à la Bourse dans Second Life :  1, 2, 3. 

Anshe Chung, agent de change entre métavers

Le commerce de l'argent est l'un des plus anciens métiers de la planète. Rien d'étonnant à ce que le monde financier gagne petit à petit les métavers comme il a gagné l'autre monde.

Comptables sumériens enregistrant les têtes de bétail il y a 5000 ans. Changeurs de monnaie pour faire face à la prolifération des devises au Moyen-Âge. Banquiers lombards s'installant sur de simples bancs (d'où le mot "banquier", et oui). Activité de crédit tout d'abord prohibée par la religion puis tolérée. Première bourse des valeurs à Bruges. Toute l'histoire est là, toute l'Histoire.

J'évoquais ces sujets récemment avec Fred de Mai (certainement l'un des futurologues francophones les plus fiables en matière de métavers, puisqu'il s'agit de prendre l'exact contrepied de ses prédictions pour connaitre l'avenir).

Les avatars ont un réel besoin de change entre les différentes monnaies complémentaires qu'ils utilisent dans les métavers : changer l’or de Warcraft en Linden dollars de Second Life, par exemple. Contrairement à l'idée largement répandue, les avatars circulant dans les métavers ne sont pas des joueurs, ce sont des consommateurs. Derrière chaque avatar, il y a un humain qui aime parfois à verser dans l'utopie mais qui souvent attend les mêmes modèles et services qu' IRL.

Anshe Chung (oui, la 1ère "millionnaire" de Second Life) l'a bien compris puisqu'elle vient de lancer un nouveau venture. Elle annonce ouvrir dès le mois prochain une plateforme d’échanges financiers entre métavers baptisée Dreamland Stock Exchange (les modalités pratiques d'utilisation de ce nouveau service sont très bien résumées sur le blog de Wangxiang Tuxing). Dans un premier temps, les échanges monétaires ne seront possibles qu'entre Second Life et Entropia Universe.

Une saine concurrence attend Anshe Chung, notre entrepenante sino-allemande, puisque les services financiers sont déjà nombreux dans les métavers (se reporter à la série de billets publiés sur ce même blog et consacrés aux banques dans Second Life: 1er billet, 2ème billet, 3ème billet).

Ah, j'oublais ! Puisque l'Histoire se repète, la prochaine étape bancaire dans Second Life, c'est le prêt sur gage. Oui, le clou, le mont-de-piété, ma Tante, le Crédit Municipal. Si avez l'âme d'une Anshe Chung (ou plus prosaïquement si vous espérez devenir millionaire comme elle), lancez-vous ! Prévenez-moi avant, que je vous indique 2 ou 3 tuyaux...

[All web links reported in lang:fr , sorry dudes]

Gartner : "80% des utilisateurs actuels d'Internet auront une "Seconde Vie" dans un métavers en 2011"

Lors de son récent symposium (ITxpo 2007 Emerging Trends), Gartner a indiqué que la grande majorité des internautes et la quasi-totalité des grandes marques seront présents dans un des métavers en 2011.

Gartner a identifié 5 lois qui peuvent servir de guide aux entreprises qui souhaitent dès à présent descendre dans un monde virtuel :

Règle n°1 : Les métavers ne sont pas des jeux, mais ce ne sont pas non plus des mondes parallèles (du moins, pas encore)

La première réaction de nombreux patrons face aux mondes virtuels est de les rabaisser au rang de simples jeux, sans intérêt pour leur entreprise. Quelque chose à bannir car cela fait perdre du temps. Ceux des leaders d'opinion qui vont au-delà de cette analyse sommaire et inexacte se disent : "comment se servir des métavers comme de nouveaux canaux de distribution ?". Cette attitude positive doit s'accompagner de prudence quand aux ROI attendus. A ce stade, même si la croissance de la population des métavers est forte et continue, ces marchés restent des marchés de niche.

Règle n°2 : Derrière chaque avatar, il y a un être humain

Gartner rappelle que l'on ne peut pas tromper les résidents des métavers avec des arguments fantaisistes. Les métavers sont gérés par des règles (parfois) non-écrites, des étiquettes de comportement et des habitudes culturelles propres. Les marques doivent veiller à la gestion de leur réputation in-world : elle peut rejaillir favorablement ou défavorablement dans la vie réelle.

Règle n°3 : Soyez pertinents et ajoutez de la valeur

Des entreprises pionnières (banques, habillement, distribution,...) ont établi une présence virtuelle dans un des métavers. On a critiqué ces showrooms mal achalandés et manquant souvent d'ambiance. Etablissez plutôt un véritable canal de distribution; mais investissez raisonnablement : une activité profitable ne doit pas être attendue avant 3 ans.

Règle n°4 : Comprenez et contenez les débordements potentiels

Une portion significative de l'activité économique des métavers est destinée aux loisirs des adultes. Les marques doivent s'interroger à propos d'éthique : quelle attitude adopter face aux comportements pertubateurs de certains résidents des métavers ?

Règle n°5 : Les 4 premières règles sont peut-être inexactes

Les métavers actuels (Second Life [FR], Entropia Universe [EN],...) se sont développés à la confluence des réseaux sociaux, de la simulation informatique et des jeux. Il y a de nombreux nouveaux entrants. On ne connait pas les développements futurs. Il est cependant probable que l'on assiste à une concentration des métavers existants autour des quelques opérateurs qui ouvriront leurs environnements (architectures open source) et permettront la portabilité des actifs (avatars, objets, monnaies virtuelles [EN],...) d'un métavers à un autre.

Gartner recommande aux marques d'expérimenter les métavers, sans y prévoir d'investissements conséquents et d'y rechercher une affinité avec ses clients qui permettra à moyen terme d'y faire du commerce.

"Trouvez des utilisateurs passionnés au sein de vos entreprises et soutenez-les. N'ignorer pas cette innovation de rupture. Elle aura un impact significatif sur la vie de votre entreprise dans les 5 ans".

Sources [EN] : PR Gartner, recherches personnelles.

Les banques dans Second Life (3)

3ème volet : les places boursières

[Photo : courtesy of WSE Public Relations]

Alors que dans le monde réel la bourse paneuropéenne (Euronext) fusionne [FR] avec le New York Stock Exchange (Nyse), les affaires vont également bon train dans Second Life.

Les fusions d'Euronext et du NYSE sont de la petite bibine à côté des grandes manoeuvres qui ont cours dans Second Life. Qu'on en juge :

Le World Stock Exchange (WSE) [EN], une bourse virtuelle, a été crée en janvier 2007 à l'initiative de la très discrète société australienne Hope Capital [EN], dirigée par Luke Connell (LukeConnell Vandeverre dans SL). Cette société est également l'actionnaire de la banque in-world OurBank [Wiki, EN].

Dès son ouverture, le WSE a connu un vif succès mais également des problèmes informatiques récurrents. Qu'à cela ne tienne, pour y remédier, le WSE a fusionné [EN] le 13 février avec le Metaverse Stock Exchange (MSE) [EN] de Shaun Altman, ce dernier devenant temporairement le Chief Technology Officer de la nouvelle entité issue de la fusion [EN]. On ne connait pas la véritable identité d'Altman dans le monde réel, il refuse de la décliner. La photo au début de ce billet présente les 2 dirigeants, Altman et Connell (l'avatar blond portant un T-Shirt blanc), lors d'une récente conférence de presse. Réjouissant.

Il y a actuellement une trentaine de sociétés cotées au WSE (lien de téléportation ici). Le volume d'échanges quotidien est de 11 millions de Linden dollars (environ 40,000 dollars US).

Le nombre d'IPO (Initial Public Offering) [EN], c'est à dire d'introductions en bourse, demeure très soutenu. Lorsque Wangxiang Tuxing avait visité [FR] la nouvelle bourse virtuelle début mars, il avait pris cette photo [PIC] du listing board sur laquelle on pouvait compter 8 société cotés et 13 sociétés en cours d'introduction. Lors de mon récent passage, j'ai pris une photo [PIC] du même tableau d'affichage : 26 sociétés cotées et 12 sociétés en cours d'introduction !

[Photo : courtesy of VeniceVandal, via Flickr]

Qu'on ne s'y trompe pas, il n'existe aucune autorité régulatrice de ces marchés financiers. L'investisseur européen y place ses fonds à ses risques et périls : triple risque de cours de change (Linden dollars-US dollars-Euros), risque de contrepartie, risque de variation de cours, risque informatique (à l'heure où ces lignes sont écrites, les serveurs de la bourse virtuelle sont arrêtés pour... maintenance). Stéphane Bayle a récemment publié un avertissement [FR] similaire.

Pourtant, les réussites peuvent y être fulgurantes : l'IPO du Ginko Investment Fund (GIF) -qui gère un panier de 5 sociétés cotées au WSE- a été réussie en moins de 24 heures, ce qui a rapidement permis de dégager 30% de plus values, encaissées par les avatars les plus entreprenants et les moins farouches.

Pour ceux qui ont les nerfs solides, voici les conseils boursiers [FR] de Kerunix (à actualiser) :

• Vendre SEX, qui joue au yoyo (il y a des day-traders qui doivent se régaler),
• Jouer avec PCL, qui grimpe en flèche bien que le volume soit très faible,
• Garder HCL, qui continue paisiblement son ascension, avec quelques hauts et bas de temps en temps. Valeur sur-évaluée selon certains,
• Acheter GIF.

On vit une époque formidable.

Vers le 1er volet : les banques IRL et in-world

Vers le 2ème volet : les  banques "pure in-world"

Les banques dans Second Life (2)

2ème volet : les banques "pure in-world"

Aujourd'hui, suite de la saga des banques dans Second Life (SL) avec un second volet consacré aux banques qui n'existent pas IRL (dans la vraie vie) mais seulement dans SL...

J'ai listé ici les activités bancaires 100% virtuelles de Second Life, les pure players de l’économie virtuelle et du v-banking. Accrochez-vous ça va être chanmé.

[Photo : courtesy of Yog, via Flickr]

Second Life n'est pas un jeu. Il n'y a pas de but, pas de quête à accomplir. SL est un métavers (méta-univers) où vivent des avatars. Certains de ces avatars sont des entrepreneurs, d'autres sont des consommateurs. Parfois, entrepreneurs et consommateurs font du commerce. De l'argent circule : les banquiers ne sont pas loin. C'est comme cela depuis les Sumériens, il y a 5000 ans.

La nature ayant horreur du vide, il existe déjà des services de crédit dans Second Life. Vous pouvez également y placez votre argent à des taux avantageux. Mais attention à vos économies : ces banquiers virtuels ne sont, pour le moment, encadrés par aucune loi...

Ginko financial

Très controversé (lire ici et là) [EN], décrié [EN] dès 2005 par Anshe Chung, la "millionnaire" de SL, Ginko financial [EN] dispose à ce jour de 291 distributeurs [EN] bancaires dans SL.

L'argent que vous placez chez Ginko fructifie à intérêt journalier de 0,09% (cela fait un taux d'intérêt annuel d'environ 44%. Si, si faites moi confiance). Par le passé, Ginko a accordé des prêts bancaires mais ne le fait plus.

Ginko a pignon sur rue : son PDG, Nicholas Portocarrero, donne des interviews [EN] à Reuters, excusez du peu. Ne vous précipitez pas pour autant au siège social virtuel de Ginko (lien de téléportation). Demandez-vous avant comment cette banque fait travailler l'argent de résidents pour obtenir un tel rendement ? La page "à propos" [EN] de la v-banque est d'une transparence louable : ".. in order to pay the interest rate, we must put the money to profitable use.. we cannot guarantee that we will always have enough to pay people quickly...we cannot guarantee that we will never go bankrupt".

Certains analyste sont inquiets : c'est un "confidence trick" [EN] classique. Que fait Julien Courbet ? En attendant une "grande soirée des arnaques dans Second Life", Stéphane Bayle publie un avertissement [FR] à propos de l'absence d'encadrement légal de ces entreprises. Des observateurs anglophones s'interrogent : l'économie de SL ne serait-elle pas un schéma pyramidal [EN], de type Ponzi [EN], ou plus précisement un programme d'investissement à haut rendement (HYIP) ? Les étudiants en droit de l'Université d'Illinois sont très remontés : "virtual bank, real scam" [EN] écrivent-ils.

OurBank

OurBank [EN] (installée dans les locaux de la Bourse, autant faire simple) propose des fonds de placement. Ses ATM (distributeurs bancaires) sont ici, là et là (liens de téléportation). Comme dans la vraie vie, ils sont idéalement situés (galerie marchande, lieu de passage,...).

OurBank propose des prêts personnels, ainsi que des dépôts à vue ou à terme. OurBank rémunère les dépôts à vue à un taux d'intérêt annuel de 8.50% (calculé chaque jour et payable mensuellement).

Moins connue que Ginko, mais toute aussi décriée, cette banque a des actionnaires australiens (Hope Capital) très discrets sur leurs activités réelles dans la First Life.

[Wangxiang Tuxing a visité récemment OurBank. Son excellent compte rendu de visite, limpide et neutre -comme toujours- s'accompagne de la photo ci-contre, que je reprends]

Les challengers, passés à la moulinette du "Second Life Bank Trust index"

[Photo : courtesy of Donnagh, via Flickr]

A l'aide de nos propres observations sur la grid et du prompt renfort de Skal Tura, nous sommes en mesure de publier très officiellement aujourd'hui, le 1er "Second Life Bank Trust index". Sur une échelle de -5 à +5 (avec -5  = scam avéré et 5 = tiers de confiance), les banques sont sévèrement notées :

• MetaBank : -5. MetaBank s'appelle désormais MySecondBank. Il ne s'y passe pas grand chose.... (lien de téléportation ici)
• BRUBank: -5 (le distributeur ne marche pas, le service client ne répond pas)
• Octagon Bank: -4 (le distributeur ne marche pas)
• Citizens Bank: -4 (pas de distributeur, l'agence fonctionne mal. The Citizens Bank propose des prêts de 10.000 à 1.000.000 de Linden dollars -30 à 3.000 euros environ- pour l'achat de terrains dans Second Life)
• NN Bank: -2  (les frais de retrait au distributeur sont trop élevés. Rémunère les fonds à 0,25% par jour ! Ré-investit les fonds déposés sur le LindeX, l'immobilier dans SL et les publicités sur les distributeurs)
• OurBank : -1
• JT Financial: 0
• SL Bank: 1
• Ginko: 2 (mais lag trop important sur la zone d'accueil)
• Midas: 3 (un nom prédestiné)

Pas brillant. Ces nouveaux acteurs bancaires auraient bien besoin de v-consultants pour les aider à améliorer leur service-client !

Vivement le 3ème volet de la série, qui sera consacré... aux places boursières dans SL.

Et là, on va tutoyer le merveilleux.

Vers le 1er volet : les banques IRL et in-world

Vers le 3ème volet : les places boursières

Les banques dans Second Life (1)

Second Life (SL), il y a les pour, il y a les contre. Je ne suis ni pour, ni contre. Bien au contraire (comme disait Coluche).

Aujourd'hui, 1er volet de la série "Les banques dans Second Life", consacrée aux banques qui existent IRL (In Real Life) et qui sont également présentes "in-world" (c'est à dire dans SL).

Le 2nd volet traitera des banques "pure in-world", c'est à dire des banques qui n'existent pas IRL mais seulement dans SL, les pure players de l’économie virtuelle et du v-banking, en somme... Et là, préparez-vous, ça va être chanmé. On sera en plein Far-West.

Le 3ème volet sera dédié aux places boursières dans SL. Un monde passionnant et inquiétant qui connait déjà ses premières fusions !

1er volet : les banques IRL et In-world

Wells Fargo, l'une des plus anciennes banques des Etats-Unis (un service de diligence créé en 1852 !) a tiré la 1ère puisqu'elle a été présente dans SL dès... septembre 2005 (aujourd'hui la banque a quitté SL et migré vers Active Worlds. Et oui SL a de nombreux concurrents, qu'on se le dise).

Chez Well Fargo, le Far West , on connait : alors ça n'est pas le folklore des metaverses qui va les effrayer ! L'île est complètement privatisée (accessible uniquement sur invitation) et destinée aux jeunes adultes clients de la banque. Le lieu s'appelle Stagecoach Island. Si vous n'êtes pas client de Wells Fargo, mais jeune d'esprit, il y a des petits films sympa à regarder ici, chez Swiwel Media, l'agence de com' qui gère le projet.  Pour s'inscrire (>16 ans et résident US), c'est par là.

L'objectif de Wells Fargo ? Les jeunes clients ne connaissent pas les rudiments de la gestion d'un compte en banque, c'est facheux. Plutôt que de proposer d'ennuyeux tutoriaux sur les différentes techniques du rapprochement bancaire, Wells Fargo a décidé d'employer un support plus ludique. Moto de location, jetski, beaucoup de fun et un peu de finance puisqu'il faut répondre à un questionnaire lorsque l'on est à court d'argent de poche. "Dans le secteur financier, tout le monde a la même offre de services, explique Erik Hauser, directeur de Swivel Media et membre de la très pinko International Experiential Marketing Association. Le seul facteur de différenciation est le genre d'expérience qu'on peut offrir à ses clients ou futurs clients. Ces mondes virtuels permettent de gagner le cœur des consommateurs parce qu'ils savent que vous faites quelque chose pour eux". Et les consommateurs ne se gênent pas pour organiser des fêtes d'anniversaire et retourner la discothèque de la Wells Fargo. En langage jeune : c'est le Bronx. Alors, pour encadrer gentiment le mouvement, l'agence a engagé des «agents de liaison», de vraies personnes qui travaillent dans l'île pour monitorer l'activité. [image #1 : Wells Fargo. Image #2 courtesy of Cristiano Midnight on a Second Life forum post, via Brand in Games]

ABN Amro : la banque hollandaise a ouvert le 1er décembre 2006, un centre de conseils financiers sur une île (lien de téléportation ici). Ce qui fait d' ABN Amro la 1ère banque européenne à descendre dans SL !

On y trouve un "hub" central, flottant sur l'eau, qui permet l'accès à 3 dépendances construites dans les airs (et répondant aux doux noms de "Financial Center", "Meeting Rooms" et "Business Shop"). L'ensemble a un petit côté "Myst". On peut y lire quelques dépliants, chatter avec des officiels de la banque (quand ils sont là...). Le Business Shop permet d'acheter des vêtements SimWear. Et en bord de mer, raffinement extrème, on a accès à l'espace "club" avec terrain de volley et piste de danse. En résumé, ABN Amro cherche à communiquer grâce à SL. Le dossier de presse prévoit conseils aux clients et recrutement (v-recrutement ?). Mais de cela, point encore...

BNP Paribas, ou plus précisément l'Atelier (la dynamique cellule de veille technologique du Groupe, qui avait accueilli le BarCampBank3 en février 2007) a installé pour les voeux 2007 ses locaux virtuels sur un petit îlot de 6 720 m2 situé dans la région de The Blast Machine (lien de téléportation ici) qui est aussi le nom de l'agence (française) qui a conçu l'installation. Une localisation perfectible bien que très tendance : de nombreuses marques présentes dans SL sont en sous-location chez leur agence de com' (parallèle amusant avec Loïc Lemeur qui a installé le siège de l'UMP sur l'ïle... Loïc Lemeur). Une opération de communication, donc, qui préfigure peut-être l'arrivée de la banque elle-même avec une île dédiée. [Via Wangxiang Tuxing, qui a pris la photo].

La Banque Cantonale Vaudoise (BCV), une banque de détail suisse, s'est installée le 29 février 2007 sur une ile (lien de téléportation ici) réalisée par Ronald Juliet, un artiste multimedia Lausannois. La préoccupation semble être la communication institutionnelle et le mécénat :  le bâtiment présente les activités de la BCV ainsi que des expositions issues de sa collection d’art. La BCV indique également vouloir soutenir la communauté romande présente sur SL en lui offrant un lieu d'accueil et d'échanges. Une oeuvre désintéressée, donc : pas d'opérations bancaires en vue. On nous a changé nos banquiers suisses. [ Via Chauffeur de Buzz].

Saxo Bank, une banque d'investissement danoise s'est installée le 1er mars 2007 sur une ile (lien de téléportation ici) où elle a bâti un grand bâtiment rouge de 3 étages, doté d'une salle des marchés. Ce sont ces managers très sérieux qui ont pris la décision de descendre dans SL ! Pure opération de communication à ce stade : il n'est pas possible d'effectuer d'opérations bancaires, encore moins de spéculer sur le cours du Linden (heureusement ?), mais selon la formule consacrée : "cela est envisagé dans une prochaine phase". On n'arrête pas le progrès, c'est bien connu. [Via Reuters et Wangxiang Tuxing, qui a pris la photo].

ING : la banque hollandaise fourbit ses armes et s'apprête à ouvrir une ambitieuse région baptisée "Notre Hollande virtuelle". ING  veut y accueillir les institutions hollandaises, les entrepreneurs, les particuliers et recréer ainsi un petit coin de Pays-Bas dans SL. David Garceran Nieuwenburg, responsable eBusiness ING Asie-Pacifique, dévoile un peu plus du projet sur son blog. L' île ING apparaît sur la grille de SL, avec un ensemble de bâtiments en cours de construction, mais n'est pas encore accessible.

Contrairement à la rumeur (que j'ai contribué à propager, mea culpa), la respectable Meta Bank (Iowa) n'a aucune agence dans SL. Il ne s'agissait en fait que d'une banque homonyme "pure in-world", modestement installée par une bande de geeks libertaires près de la pizzeria "Cosa Nostra" de Margritte. [Image via "Neil Stephenson", amusant] Ces libertaires pur jus ont depuis changé le nom de leur banque en My Second Bank" (lien de téléportation ici). L'ancien nom patissait -selon eux- de la mauvaise réputation supposée de la "vraie" banque. Voilà qui devrait réjouir les avocats en Propriété Intellectuelle. Le monde à l'envers ! 

Vivement le 2ème volet de la série : il sera justement consacré à ces nouveaux acteurs bancaires...

Remerciements à Wangxiang Tuxing, guide courtois et compétent.

Vers le 2ème volet : les  banques "pure in-world"

Vers le 3ème volet : les places boursières

Des agences bancaires virtuelles dans Second Life

La banque hollandaise ABN Amro a ouvert un centre de conseils financiers dans Second Life, le jeu de rôle virtuel sur Internet, qui possède sa propre économie. 

Second Life regroupe une population de plus de 500 0000 internautes qui utilise une monnaie virtuelle, les Linden dollars. Cette monnaie permet d'acheter des biens et services virtuels. Les Linden peuvent être convertis en monnaie réelle et de nombreux joueurs réguliers ont déjà réalisés des transactions représentant des montants très significatifs. Source : Finextra

Pour en savoir plus sur Second Life, je vous recommande la série d'articles que Sandrine a publié sur son blog cet été.

Parmi les entreprises déjà présentes dans Second Life, on trouve : Reuters, IBM, Toyota American Apparel, W Hotels, Audi et Adidas. Les autres banques qui, à ma connaissance, ont déjà ouvert une agence dans Second Life sont la MetaBank (Iowa) et Wells Fargo.

Pourra-t-on un jour obtenir un crédit bancaire via Second Life ? Qui ouvrira le 1er service de crédit de particulier à particulier dans Second Life ? Zopa ? Prosper ? Y aura-t-il une tontine des blogueurs dans Second Life ? Voilà de bien beaux sujets de réflexion pour le BarCampBank !

A votre avis qui sera la 1ère banque française à descendre dans Second Life ?